Au Congo les femmes représentent plus de 50% de la population totale. Elles ont de tout temps apporté une contribution importante dans les domaines de la vie politique, économique et sociale du Pays. Elles sont engagées dans tous les secteurs d’activités.
Plusieurs textes leur reconnaissent des droits dans les domaines politique, économique, social et culturel à l’instar de la Constitution du 25 octobre 2015 qui reconnait le principe d’égalité entre les sexes. Celle-ci stipule en son article 17 que : « La femme a les mêmes droits que l’homme. La loi garantit la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives ».
Inès Nefer Bertille Ingani, ministre de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au développement
Le Ministère de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au Développement s’est engagé, depuis 2002, à mettre en place un cadre stratégique d’orientation des actions nationales visant la promotion de l’égalité et l’équité entre l’homme et la femme.
Cet engagement traduit également la volonté du Gouvernement pour une harmonisation de la vision nationale avec les engagements pris aux niveaux sous régional, régional et mondial.
Le processus d’élaboration de cette Politique s’est basé sur de larges consultations impliquant les institutions gouvernementales, la société civile, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux et la population en général.
De ce fait, le Congo qui a ratifié l’ensemble des conventions internationales relatives aux droits de la femme et à l’égalité entre les sexes, notamment la Convention sur l’Elimination de Toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF), est aussi partie prenante du Programme d’Action de Beijing.
Cette ratification sans réserve de la CEDEF, engage le Congo à prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives pour combattre tout acte ou pratique discriminatoire à l’égard des femmes, modifier et/ ou abroger toute loi, disposition, coutume ou pratique qui constitue une discrimination à l’égard des femmes.
En dépit des avancées significatives enregistrées pendant ces dernières années sur le plan institutionnel en matière de garantie des droits fondamentaux des hommes et des femmes, la gente féminine, première concernée ne s’engage pas. On dénombre quelques actions, elles sont peu nombreuses et n’ont pas assez d’échos.
La promotion de la femme a été au départ la préoccupation de certaines individualités féminines et de groupements des femmes qui se sont ensuite organisées dans des associations avant que le Gouvernement ne décide de mettre en place un mécanisme institutionnel chargé d’assurer la promotion de la femme à tous les niveaux.
La consécration de toutes ces actions s’est traduite par la création de l’Union des Femmes du
Congo (UFC) et de l’Union Démocratique des Femmes du Congo (UDFC), qui ont fusionné en 1965, avec la création de l’Union Révolutionnaire des Femmes du Congo (URFC).
L’URFC a détenu le monopole de la représentation féminine aux niveaux national et international jusqu’en 1990.
Elle a agi de concert avec les départements ministériels impliqués dans les activités destinées aux femmes.
Les questions liées à la promotion de la femme étaient également examinées au niveau de la Direction générale des Affaires Sociales (DGAS) rattachée au Ministère des Affaires sociales.
A la faveur de la Conférence Nationale Souveraine tenue en 1991, le Congo accède de nouveau au multipartisme et on assiste à la naissance de plusieurs associations féminines. Aujourd’hui plus de 500 associations, organisations non gouvernementales et groupements féminins évoluent au niveau national et décentralisé.
L’engagement des femmes congolaises va conduire progressivement à la création de la Direction de l’Intégration de la Femme au Développement au sein du Ministère du Plan et de l’Economie avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement, jusqu’à l’’érection d’un Ministère de plein exercice chargé de l’Intégration de la femme au Développement.
Malgré tous ces efforts, le pays se trouve toujours confronté à de nombreuses difficultés à promouvoir le statut de la femme et surtout à intégrer de façon systématique le genre dans le processus de planification et de programmation du développement.
Les principales difficultés sont :
- la faiblesse des ressources et budgets alloués aux départements chargés de la promotion de la femme et des questions de genre ;
- la faible disponibilité des données et des informations fiables sur les disparités de genre ;
- l’absence d’un réel ancrage du genre dans les autres secteurs et la faiblesse des capacités en matière de mise en œuvre de l’approche genre ;
- les blocages socioculturels conférant un statut défavorable à la femme ;
- la faiblesse de la productivité des femmes actrices économiques.
Au-delà de ces difficultés, l’environnement international et régional devient de plus en plus exigeant pour la mise en œuvre d’actions convergentes visant la réduction des inégalités de genre à travers l’adoption des instruments de développement avec obligation de résultats pour chaque partie Etat.
En république du Congo, l’observation des courbes actuelles laisse entrevoir que l’instauration de l’équité au Congo a encore un long chemin à parcourir.
La journée internationale des femmes, célébrée tous les ans le 8 mars et qui cette année a pour thème “ Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement“ offrira un cadre de réflexion aux moyens innovants permettant de faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Que donc l’on ne s’e méprenne pas : le 8 mars est une journée de lutte pas une fête contrairement à une opinion qui l’a souvent assimilée à une fête. Même si cela peut provenir d’une bonne intention le 8 mars concerne une lutte, celle contre les inégalités entre homme et femme