La reconnaissance de la nation aux pères de l’indépendance, l’hommage au peuple congolais travailleur, le rayonnement de l’Afrique dans un monde écartelé entre les conflits multiples, l’urgence climatique et l’aspiration au bien-être collectif ont constitué les points forts de l’adresse du président de la République relative aux 63 ans de la fête nationale du 15 août.
Dans son message à la nation diffusé hier soir à l’occasion de la célébration ce 15 août 2023 du soixante-troisième anniversaire de l’indépendance nationale, le président Denis Sassou N’Guesso a attaché le destin du Congo à celui de l’Afrique appelant ses compatriotes à « raviver la flamme du panafricanisme » et la communauté internationale à trouver et « mettre en œuvre des réponses adaptées à l’urgence climatique ».
Pour le chef de l’Etat, « au moment où la place du continent dans les relations internationales devient plus que jamais un enjeu stratégique primordial » et au regard de « toutes ses potentialités naturelles et de ses deux milliards d’habitants attendus d’ici 2050, majoritairement jeunes, l’Afrique devra exiger une plus grande reconnaissance dans le concert des nations et un rôle plus important dans la décision sur les questions et préoccupations mondiales ».
L’urgence climatique
Le Congo accueillant au mois d’octobre le sommet des trois bassins tropicaux mondiaux : l’Amazonie, le Bornéo-Mékong et le Congo, le président de la République a loué une initiative destinée à restaurer et préserver les écosystèmes de biodiversité, et principalement la forêt, « une ressource essentielle pour l’oxygène vitale qu’elle libère ». Denis Sassou N’Guesso estime qu’à l’instar des entités amazonienne et du Bornéo-Mékong, le poumon écologique africain qu’est le Bassin du Congo ainsi que tous les Etats qui le composent sont au cœur de la solution climatique.
La sous-région doit de ce fait « tirer le meilleur profit de sa position », a insisté le chef de l’Etat faisant le lien entre les préparatifs du sommet et son séjour les 8 et 9 août à Belém au Brésil dans le cadre du sommet de l’Amazonie : « Ma récente participation au Brésil au sommet régional pour le renouvellement de l’organisation du traité de coopération amazonienne procède de cette démarche salvatrice ». Le succès des assises de Brazzaville dépendra aussi de la mobilisation des Congolais a indiqué le chef de l’Etat.
Le dialogue et non la guerre
S’agissant du conflit qui se poursuit à l’est de l’Europe entre la Russie et l’Ukraine, le président de la République a souhaité une fois de plus que la voie du dialogue soit privilégiée. A ce titre, il s’est félicité de la position du Congo partie prenante avec d’autres pays du continent à la médiation africaine en cours depuis plusieurs mois. « Cette médiation ne saurait être ni sous-estimée ni méprisée », a-t-il souligné car à ses yeux ce conflit aggrave de façon sensible la situation difficile des Etats éprouvés auparavant par la double crise économique et sanitaire de Covid-19.
La nation reconnaissante
Au tout début de son allocution, le président de la République rendait hommage aux pères de l’indépendance, aux partenaires ayant accompagné le Congo dans sa quête de souveraineté et salué le peuple congolais d’avoir su braver les écueils multiformes au long des six dernières décennies : « Je renouvelle mes congratulations à notre peuple pour sa foi en l’avenir, sa détermination et sa persévérance dans le vent des succès et des échecs, des joies et des malheurs, de l’incertitude, du doute et de l’optimisme ».
Le chef de l’Etat a invité à la consolidation de la stabilité, de la concorde nationale et de la paix, et s’est engagé à prémunir le peuple contre les effets des « réformes majeures » amorcées dans le cadre de la relance de l’économie nationale. Cet engagement du président de la République est un appel lancé au gouvernement afin de prendre à bras-le-corps le quotidien des Congolais.
Gankama N'Siah (Les dépêches de Brazzaville)