Congo: le chemin de l'indépendance

 

Ce samedi 15 août 2020, le Congo célèbre les 60 ans de son indépendance. L’accomplissement d’un long travail, porté par des figures devenues emblématiques du nationalisme congolais. En cette semaine d’indépendance, il est important de se remémorer le chemin parcouru.

DE LA SEDENTARISATION A LA COLONISATION

Les premières populations sédentaires sont arrivées à l’approche de l’an 1000. Il s’agit des Pygmées Mbuti qui sont considérés comme les premiers habitants du Congo. D’autres peuples, notamment des Bantous, ont immigrés du nord pour s’installer dans la région. La sédentarisation rapide a permis la création de plusieurs Royaumes solides et puissants. Le plus puissant étant le royaume Kongo, fondé dans la deuxième moitié du XVIe siècle. En 1484, l’explorateur portugais Don Diégo Cao atteint l’embouchure du Congo. C’est le premier contact entre les populations locales et des occidentaux. Il est à l’origine de nombreuses tensions au sein du royaume qui mène à l’indépendance de plusieurs peuples. Les portugais font introduire la religion catholique et créer des relations commerciales. La fin de l’exploration est menée par l’explorateur italien Savorgnan de Brazza pour le compte de la France, en 1879. Il aide à construire une nouvelle colonie. Les entreprises coloniales sont à l’origine de mauvais traitements menés contre les populations locales. La construction, entre 1921 et 1934, du chemin de fer Congo-Océan est un exemple tristement célèbre. 17 000 personnes sont mortes, une personne par latte selon l’expression.

DE LA PROTESTATION A L’INDEPENDANCE

Ces traitements inhumains sont à l’origine de nombreuses protestations et nourrissent des revendications indépendantistes parmi les indigènes. La figure emblématique de cette période est l’homme politique André Grenard Matswa. Très jeune, il s’intéresse aux rapports entre les Blancs et les Noirs, ce qui lui donne envie de se rendre en France. En 1925, il devient tirailleur sénégalais et combat pendant la guerre du Rif. À la fin de la guerre, il s’installe en France où il découvre les cercles parisiens de gauche. Il y rencontre Jules Alcandre et découvre des ouvrages tels que Voyage au Congo d’André Gide. Ces rencontres vont construire son éducation politique, et faire germer en lui des idéaux contre les injustices coloniales. En ce sens, Il crée en 1926, l’Amicale des originaires de l’Afrique-Equatoriale française, connue en Afrique sous le nom de Mikalé.

Le Mikalé est destiné à « secourir le Noirs libérés du servir militaire en France » selon les termes de Matswa, Il s’agit d’une association d’entraide, mais l’ambition cachée est d’en faire un organe politique. Cela va se produire, le Mikalé prend rapidement des positions contre l’infériorité des Noirs. Cette société s’implante fortement au Congo, particulièrement au Bas-Kongo et dès 1929, l’association compte plus de 13 000 membres. Pour les populations indigènes, intégrer cette association est un premier pas vers la liberté. En 1929, le Mikalé se dote d’un programme politique. Elle organise la désobéissance civile à travers une campagne de passivité à l’égard des autorités administratives. L’influence de Matswa faisant peur au gouverneur général, il le fait arrêter en 1930. Devenu une figure de la résistance, son arrestation entraine de nombreuses protestations à Brazzaville. Il est condamné à trois ans de prison pour sédition, et il purge sa peine au Tchad. Le Mikalé a continué ses activités, notamment en encourageant à ne pas payer les impôts. En 1941, il est de nouveau arrêté pour propagande pro-allemande. Il meurt en détention en 1942, dans des circonstances qui restent mystérieuses.

Le Mikalé a pavé le chemin pour l’indépendance du Congo. Ces revendications s’inscrivent dans les luttes de l’ensemble des colonies françaises mais aussi anglaises. Elle nourrit le nationalisme congolais, le désir d’être une nation souveraine. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les premières mesures étatiques sont pour permettre cette indépendance. Le premier député congolais est élu, Jean Félix-Tchicaya en 1945 ; Il crée le Parti progressiste congolais. Fulbert Youlou, fondateur du Union démocratique de défense des intérêts africains (UDDIA) devient maire de Brazzaville. En 1958, un référendum est organisé dans l’ensemble des colonies françaises pour rejoindre la Communauté française. Le Congo vote oui à 99%, et devient une République autonome dont le Premier ministre est Fulbert Youlou. L’année qui suit est marqué par des émeutes qui font suite aux élections législatives remportées par l’UDDIA. Favorable à une coopération avec la métropole , Fulbert Youlou maintien de bonne relation avec le France. C’est dans ce contexte qu’un transfert des pouvoirs est opéré en juillet 1960. L’indépendance de la République du Congo est proclamée le 15 août 1960.

Annabelle Bokilo (étudiante en stage à l'Ambassade de la république du Congo en France)

 

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