Dans son discours sur l’état de la nation, le 17 décembre, pendant une heure et demie, le chef de l’Etat a décliner la marche du Congo en 2019 et les perspectives pour l’année prochaine tout en répondant aux grandes interrogations du Peuple.
L’emploi, la formation et l’éducation des jeunes, la demande sociale, la crise économique et les voies pour la résorber, les défis des infrastructures routières et des calamités naturelles, les antivaleurs, le climat politique et le dialogue comme enjeu majeur de préservation de la paix, les liens entre le Congo, ses voisins et ses partenaires au développement, sont autant de sujets sur les lesquels Denis Sassou N’Guesso a axé son propos.
Les préoccupations inhérentes à la jeunesse ont occupé une place prépondérantes dans ce discours, il en fait une des priorités de ses actions actuelles et à venir. « Dans ce sens, de nombreuses initiatives ont été déjà prises ou sont en cours de l’être » a-t-il précisé. Dans ce même élan le président de la République a annoncé la reprise de recrutements ciblés dans la fonction publique (éducation et services sociaux)
S’agissant toujours de la jeunesse, le président de la République a stigmatisé la forme actuelle de délinquance juvénile qui sévit dans les périphéries des grandes agglomérations urbaines : les BÉBÉS NOIRS, les KULUNAS et autres. Aussi, place-t-il les parents devant leur responsabilité.
Dans le chapitre économique, Denis SASSOU-N’GUESSO s’est voulu optimiste sur la sortie de crise économique et financière. Tout en appelant, une fois de plus, à « traquer la corruption et les antivaleurs ».
Selon le président de la République « Le léger rebond du taux de croissance en 2019 fait que la récession est derrière nous ». La conclusion en juillet dernier d’une facilité élargie de crédit avec le Fonds monétaire international (FMI), génératrice d’aides corrélatives donne un gage sûr à cette sortie de crise.
Très attendu par l’opinion publique mais aussi par le FMI dans le domaine de la lutte contre la corruption, Denis SASSOU-N’GUESSO a fustigé la tendance, courante chez les ministres, préfets et autres hauts responsables, à « couvrir » les actes délictueux de leurs affidés : « Assumer des fonctions appelle des décisions disciplinaires à prendre et à faire appliquer. Ceux qui veulent diriger en restant innocents n’ont pas leur place là où ils se trouvent. Quand on veut toujours se faire applaudir, il faut aller ailleurs ».
Le chef de l’Etat s’est également insurgé contre les actes de « sabotage » et de « vandalisme » dont sont victimes, à travers le pays, des biens collectifs tels les forages d’eau, les panneaux solaires, les lampadaires et même l’université en construction de Kintélé, avant de fustiger l’habitat anarchique synonyme à ses yeux d’ «inconscience » et d’ « irresponsabilité».
S’agissant de la Paix qui demeure son crédo, le président de la République a rappelé au peuple congolais ses vertus pour le Congo.
Il a indiqué que c'est parce que « La paix se nourrit à la sève du dialogue » que les pouvoirs publics ont institué le Conseil national du dialogue. « Pour renforcer la dimension inclusive et participative de notre démocratie, notre pays s’est enrichi des conseils consultatifs nationaux », a-t-il rappelé, avant d’ajouter qu’il a donné des instructions fermes au gouvernement de prendre des textes d’application des lois organiques des différentes institutions constitutionnelles.
Fervent partisan de la gestion participative de la cité, il a juré de ne jamais fermer la porte du pays au dialogue. « Faut-il rappeler que c’est à notre initiative que se sont organisés le Forum national sans exclusive en 1999 à Brazzaville ; le dialogue national sans exclusive en 2015 à Sibiti ; les concertations politiques en 2009 à Brazzaville, en 2011 à Ewo, en 2013 à Dolisie et en 2017 à Ouesso », a-t-il encore rappelé.
« Plus que jamais, l’espoir est permis, l’essentiel étant de consolider la paix par le dialogue constructif de l’unité, le travail et le progrès », a-t-il notamment déclaré. C’est sur cette note d’espérance que le président de la République a clôturé son message sur l’état de la nation.