Le président de la République Denis Sassou N’guesso s’est engagé à lutter contre l'impunité qui gangrènent le développement du pays. Devant le parlement, réuni en congrès, le chef de l’Etat qui prononçait son message sur l’état de la nation, samedi 29 décembre 2018, a promis qu’il ne fera pas de quartier face à tous ceux qui se feront prendre.
Le président de la République Denis Sassou N’guesso prononçant son discours sur l’Etat de la nation
C'est donc une guerre sans merci que le président Denis Sassou N’guesso décrète contre les anti-valeurs et il entend faire de la lutte contre les délits économiques, une de ses priorités pour l'année 2019.
« Je mesure l'impatience du peuple qui attend que des têtes tombent. Face aux délits économiques, quels qu'ils soient, il n'y aura ni menu fretin ni gros poissons. J'assure qu'il n'y aura ni bouclier de protection pour les uns ni rampe de sanctions pour les autres. Tout passera dans la nasse du droit et de la justice, et seule la loi prévaudra la loi », a déclaré le président de la République du haut de la tribune du Parlement.
Pour corroborer son propos, le chef de l’Etat a annoncé l'opérationnalisation dans les plus brefs délais de la Haute cour de justice, dont la loi portant création a été adoptée le 17 décembre dernier. « Cette juridiction, en charge de la répression des délits commis par les dirigeants et les hauts dignitaires de la République, est dorénavant installée dans ses attributions », a fait savoir Denis Sassou N'guesso qui a instruit le gouvernement pour que les textes réglementaires y afférents soient rapidement préparés pour un fonctionnement cohérent et diligent de l'instance. Le chef de l'Etat congolais s'est également engagé à renforcer l'Inspection générale d'Etat, à qui il compte « redonner plus de vigueur et de responsabilité ».
Vue partielle de la salle
Outre la guerre qu’il a déclaré contre les délits économiques dans son discours d’une heure, le président Denis Sassou Nguesso, a exhorté les congolais au travail tout en stigmatisant les dérives constatées dans l’Administration publique. A ce niveau il a promis de sévir. Il a déclaré, à ce juste titre ce qui suit : « Le crédo directeur, pour la nouvelle année, reste le travail, dans l’éthique et la discipline. Source de richesse, il demeure la pierre angulaire de notre sortie de crise. Les conseils de discipline doivent statuer sur les attitudes réfractaires au travail. Les contrôles inopinés doivent devenir systématiques dans la fonction publique, pour éradiquer les fraudes, les tricheries et les autres cas de malveillances.
A titre d’illustration, le recensement physique des agents civils de l’Etat révèle que :
- 4.525 agents civils de l’Etat non identifiés figurent dans le fichier de la solde et perçoivent indûment le salaire ;
- 11.587 agents, sortis de leurs corps d’origine, continuent de bénéficier illicitement des primes et indemnités spécifiques liées à ces secteurs ;
- 3.154 agents perçoivent toujours des indemnités liées à des fonctions qu’ils n’exercent plus ;
- 1.430 agents exercent cumulativement un autre emploi dans le secteur privé.
De telles pratiques, qui se complètent par tant d’autres bien connues, grèvent lourdement les finances publiques et appellent des sanctions rigoureuses.
La législation et la réglementation en vigueur doivent s’appliquer avec fermeté, contre toutes ces dérives. Des directives ont été données au gouvernement pour la prise des mesures appropriées, à l’effet de traiter, sans atermoiement, les irrégularités constatées. »
Dans ce discours, on a aussi épinglé les initiatives de restauration de la paix. Le Congo apporte activement son appui aux pays frères d’Afrique, en proie à des crises socio-politiques persistantes, a relevé le président de la République tout en indiquant que l’intégration sous-régionale en Afrique centrale demeure le leitmotiv de son action, en faveur de la paix et de la sécurité.