À la faveur de la quatrième session de formation de l’Ecole nationale de la magistrature française au Congo, l’ambassadeur de France, Bertrand Cochery, a exprimé la volonté de son pays de travailler main dans la main avec les autorités congolaises dans le domaine judiciaire.
L’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, a indiqué, lors de la cérémonie d’ouverture de la session de formation des magistrats congolais, le 29 octobre à Brazzaville: « Il est important de saisir l’occasion de cette session de formation pour prendre un rendez-vous important qui pourra nous emmener plus loin dans cette coopération, afin de bâtir les bases concrètes d’une consolidation du système judiciaire congolais. Nous souhaitons aller loin en matière de coopération judiciaire avec le gouvernement congolais et naturellement avec l’Union européenne ».
S’adressant au ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Ange Aimé Wilfrid Bininga, le diplomate français a ajouté: « Il nous revient, avec vos collaborateurs, de mettre en place et de rédiger une feuille de route partagée à titre bilatéral et européen, de manière à décliner avec nos moyens respectifs ce que nous pouvons faire pour vous accompagner davantage ».
Il a, en outre, rappelé la journée de dialogue sectoriel sur la justice, organisée en février dernier avec la délégation de l’Union européenne (UE) et les différents ambassadeurs accrédités au Congo, estimant qu’« il est important que les deux pays aillent de l’avant, à titre bilatéral, mais aussi avec la délégation de l’UE au Congo ».
Au total, trente-huit magistrats participent à cette formation initiée par l’ambassade de France, en partenariat avec le ministère congolais de la justice sur le thème « Les enjeux de l’exécution des décisions de justice en matière pénale : de la sanction à la réinsertion ».
Pour sa part, le ministre congolais de la Justice a souhaité que les magistrats participant à la formation « interviennent de manière à ce que la formation soit l’occasion d’échanges pratiques et concrets et le moins possible académiques ».
Ange Aimé Wilfrid Bininga est persuadé que « le caractère interactif et pratique de cette session de formation permettra aux participants de partager leurs expériences respectives et d’échanger leurs vues, afin de promouvoir une meilleure compréhension et de se positionner dans la chaîne pénale, dans l’optique d’une bonne distribution du service public de la justice ».
Cette session, a-t-il poursuivi, permettra aux magistrats de s’outiller dans la perspective « d’envisager l’atténuation du monopole du ministère public dans la mise en exécution des décisions pénales et de définir de nouveaux équilibres entre le tribunal correctionnel, le juge d’application des peines et le procureur de la République ».
La formation sera assurée par Thomas Joseph, vice-procureur au tribunal de grande instance du Havre et Soraya Ahras, vice-procureur au tribunal de grande instance de La Rochelle. À la fin prévue pour le 24 novembre, les participants recevront des certificats de formation.
Le séminaire s’inscrit dans le cycle de formations continues des magistrats, initié en novembre 2016, avec une première session portant sur « La rédaction de la décision civile et l’introduction à l’éthique-déontologie du juge », une deuxième en mai 2017 sur « L’audience pénale, principes et pratiques, et l’introduction à l’éthique-déontologie du juge », et la troisième session en novembre 2017 sur « La fonction du juge d’instruction » dont avaient bénéficié quatre-vingt-dix magistrats
Yvette Reine Nzaba
Légendes et crédits photo :
-Bertrand Cochery et Ange Aimé Wilfrid Bininga à l'ouverture des travaux -La photo de famille / Adiac