« Pour l'année 2025, j'exige des résultats plus significatifs à tous les niveaux de juridiction et dans l'ensemble de l'organisation judiciaire. »
Telle a été le leitmotiv du Président de la République, Denis Sassou-N'Guesso, également président du Conseil supérieur de la magistrature, à l’ouverture de la cérémonie de rentrée judiciaire de la Cour suprême, qui s'est tenue le vendredi 28 février au palais des congrès, en présence des acteurs judiciaires du pays.
Conformément au protocole établi, cette deuxième édition a été ponctuée par plusieurs discours, le premier étant prononcé par Henri Bouka, premier président de la Cour suprême. Il a exprimé la vision du Président de la République concernant la justice, qui doit être un vecteur de paix, capable de rassurer, convaincre et protéger.
Il a également rappelé aux juges l'importance de leurs responsabilités. En s'adressant aux présidents des deux chambres du Parlement, il a souligné que leur présence renforce le système politique congolais et la séparation des pouvoirs.
Au garde des sceaux et ministre de la justice, le premier président de la Cour suprême, a affirmé que sa présence à cette cérémonie était naturelle et a exprimé le souhait que les réformes souhaitées par le Président de la République soient mises en œuvre.
Éric Christian, le grand bâtonnier de l'ordre national des avocats, a pris la parole après le premier président de la Cour suprême, soulignant que la sécurité juridique est essentielle. « Renforcer la sécurité juridique, c'est ouvrir les portes de la prospérité », a-t-il déclaré, ajoutant que la justice doit être équitable, rigoureuse et crédible, au service du développement. Il a insisté sur le fait que la justice doit améliorer le climat des affaires pour favoriser un environnement où les entrepreneurs se sentent protégés et encouragés. « Semons les graines d'un avenir meilleur ! », a-t-il conclu.
Théophile Mbitsi, procureur général, a exprimé son optimisme en affirmant que « l'émergence juridique est à notre portée ». Il a appelé ses collègues à réfléchir sur l'application de la loi avec discernement, fermeté et compétence, en renforçant les capacités pour garantir une justice impartiale et dynamique, afin d'augmenter le nombre d'affaires jugées chaque année. Il a également souhaité une collaboration étroite entre le ministère public et les officiers de police judiciaire dans le respect des rôles de chacun.
Pour clore cette série d'interventions, le Président du Conseil supérieur de la magistrature, Denis Sassou-N'Guesso, a pris la parole. « Après la première session du 15 janvier 2024, cette audience solennelle de rentrée judiciaire, qui se tient aujourd'hui, 28 février 2025, marque l'empreinte indélébile de sa deuxième édition dans ces lieux chargés d'histoire. Je tiens à saluer la qualité remarquable de vos contributions qui rehaussent l'importance de cette cérémonie dédiée à l'affermissement continu de la justice dans notre pays. »
Le Président a rappelé aux personnels judiciaires que cette séance repose sur le devoir de recevabilité, conformément à la Constitution du 25 octobre 2015. Il a expliqué que la Cour suprême est responsable du contrôle de la légalité et doit veiller au bon fonctionnement des autres juridictions nationales.
Dans son discours, Denis Sassou-N'Guesso a également souligné l'importance de respecter l'inamovibilité des magistrats et leur statut, précisant que seul le Conseil supérieur de la magistrature, sous son autorité, est habilité à apporter des modifications dans ce domaine. Il a affirmé que les magistrats disposent des moyens nécessaires pour exercer leur métier dans les meilleures conditions et en toute responsabilité.
Pour conclure, il a précisé : « La justice est le fondement de l'excellence et de la réussite. Chaque réforme engagée vise à améliorer l'efficacité. Le magistrat doit être un bon interprète et un défenseur de la loi, soumis aux mêmes normes que tous les citoyens. Le juge ne doit pas agir comme une araignée tissant sa toile pour piéger les autres tout en se préservant. Il doit se sentir concerné par ses actes et conscient des conséquences d'un faux pas. La loi est dure, mais c'est la loi. Pour l'année 2025, j'exige des résultats plus éloquents à tous les niveaux de l'organisation judiciaire. Je vous souhaite plein succès dans l'accomplissement de vos missions en 2025, afin que le bilan de votre action reflète les efforts consentis et aboutisse aux résultats escomptés. »
Il est à noter que lors de la première édition de la rentrée judiciaire, qui a eu lieu le 15 janvier 2024, le Président du Conseil supérieur de la magistrature avait demandé aux acteurs de la justice de veiller à la gestion des délais de jugement, à la pertinence des décisions rendues et à la probité des magistrats, dans le cadre d'une justice « libre, indépendante, juste et équitable, rendue par des magistrats dignes de confiance ».
Audrey Fleur Galiba, Presse présidentielle.