Le Président de la République, Denis Sassou-N'Guesso, président du Conseil supérieur de la magistrature a présidé, vendredi 28 février la cérémonie de rentrée judiciaire de la Cour suprême. La cérémonie a eu lieu au palais des congrès, en présence des personnels judiciaires du pays.
Selon le rituel approprié de séance, comme pour la première édition, cette deuxième rentrée judiciaire a été marquée par des allocutions, la première par Henri Bouka, premier président de la Cour suprême.
Il a traduit la vision du président de la république de la justice, celle d'être vecteur de paix. Elle doit rassurer, convaincre et protéger.
A ce titre, il a rappelé aux juges leurs devoirs.
En s'adressant aux présidents des deux chambres du Parlement, il a fait savoir que leur présence respective magnifie le système politique du Congo, dans la séparation des pouvoirs.
Au garde des sceaux, ministre de la justice, Aimé Ange Wilfrid Bininga, le premier président de la Cour suprême a relevé que sa présence à cette cérémonie est naturelle, puis a souhaité que soient menées à bien les réformes voulues par le Président de la République.
Pour le grand bâtonnier de l'ordre national des avocats, Éric Christian, succedant au premier président de la Cour suprême dans la prise de parole, la sécurité juridique est une nécessité.
"Renforcer la sécurité juridique, c'est ouvrir les portes de la prospérité", a-t-il déclaré. En ajoutant que la justice pour notre pays, doit être équitable, rigoureuse, crédible, au service du développement. La justice, a-t-il poursuivi, doit permettre d'améliorer le climat des affaires pour créer un environnement où l'entrepreneur est protégé et encouragé.
"Semons les graines d'un avenir meilleur !", a-t-il lancé à la fin de son intervention.
Théophile Mbitsi, procureur général, a dit quantà lui, avec optimisme : "l'émergence juridique est à notre portée".
Il a, entre autres, appelé ses confrères à une réflexion sur l'application de la loi dans le sens du discernement, de la fermeté et de la compétence, au renforcement des capacités, à une justice impartiale et dynamique, afin de maximiser le nombre des affaires jugées année par année.
Il a particulièrement souhaité que pour les enquêtes, il y ait une franche collaboration entre le ministère public et les officiers de police judiciaire ce, dans le respect de la place de chacun.
Enfin, pour clore la séquence des allocutions, c'est le Président du Conseil supérieur de la magistrature, Denis Sassou-N’Guesso, qui s'est exprimé.
"Après sa première session du 15 janvier 2024, l'audience solennelle de rentrée judiciaire grave ce jour, 28 février 2025, l'empreinte indélébile de sa deuxième édition, en ces lieux pétris de souvenirs et d'importants repères de notre histoire récente.
Je note la qualité remarquable de vos contributions qui rehaussent ma singularité de cette cérémonie dédiée à l'affermissement continu de l'œuvre de justice de notre pays".
Le Président Denis Sassou-N'Guesso a tenu à rappeler aux personnels judiciaires que cette séance est fondée sur le devoir de recevabilité, selon la Constitution du 25 octobre 2015.
La Cour suprême, a-t-il expliqué, juge du contrôle de la légalité et est chargée de s'assurer et de veiller au fonctionnement régulier des autres juridictions nationales.
Plus loin dans son mot de circonstance, Denis Sassou-N'Guesso a souligné l'obligation de respecter la dimension inamovible des magistrats et leur statut, en notant que seul le Conseil supérieur de la magistrature, sous son autorité, est habilité à effectuer des changements dans ce domaine.
Par ailleurs, le Président Denis Sassou-N'Guesso a signifié que les magistrats demeurent bien nantis de par leur statut, pour exercer leur métier dans les meilleures dispositions, en toute responsabilité.
Pour terminer, il n'a pas manqué de donner quelques précisions.
"La justice sous-tend l'excellence et la réussite. Toute réforme engagée vise la recherche de l'efficacité.
Le magistrat doit être le bon interprète et le grand défenseur de la loi. Il reste soumis, lui aussi, à la même norme qui s'applique à tous les citoyens.
Le juge ne doit pas jouer à l'araignée qui tisse la toile pour prendre les autres insectes, en s'épargnant elle-même. Le magistrat doit se sentir concerné ou inquiété lorsqu'il fait un faux pas ou se retrouve en conflit avec la loi. Dure est la loi, mais c'est la loi.
J'exige, pour l'année 2025, à tous les degrés de juridiction et à tous les niveaux de l'organisation judiciaire, des résultats plus éloquents.
A présent, il ne me reste qu'à vous souhaiter pleins succès dans l'accomplissement de vos missions en 2025, afin que le bilan global de votre action donne la pleine mesure de ce que les efforts consentis cette année aboutissent aux résultats espérés et attendus".
Rappelons que pour la première édition de la rentrée judiciaire, tenue le 15 janvier 2024, le Président du Conseil suprême de la magistrature avait exigé des personnels de la justice : la gestion des délais de jugement, la pertinence des décisions rendues et la probité des magistrats. Ceci, au sein d'une justice "libre, indépendante, juste et équitable, rendue par des magistrats à tous égards dignes de confiance".
Audrey Fleur Galiba, Presse présidentielle.