Le Président de la République Denis Sassou-N’Guesso a procédé samedi 20 mai 2023, au village Mbinjo, à quelques encablures de Mokeko, dans le département de la Sangha au lancement des travaux de construction du pont sur la rivière Sangha et de bitumage du Corridor 13, tronçon Ouesso-Pokola.
Financés entièrement par la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) à hauteur de 99 700 000 000 FCFA, les travaux de la première phase du projet d’aménagement et de bitumage du corridor 13, Ouesso-Bangui-N’Djamena, sont confiés à la société China road and bridge corporation (CRBC) pour une durée de trois ans. Ils prévoient, entre autres, le bitumage de la section Ouesso-Pokola sur 47 kilomètres ; la construction de trois ponts majeurs dotés d'une structure mixte constituée des poutres métalliques surmontées d'une dalle de hourdis en béton armé.
Il est également prévu la construction d'un poste de pesage des essieux ; de 8,5 km de voiries urbaines avec éclairage à Pokola. Selon le délégué général aux Grands travaux, Oscar Otoka, il y aura aussi la dalle en béton armé du tablier, portée par deux poutres métalliques de 3,6 m de hauteur, avec une épaisseur de 25 cm. « Cette route d'intérêt sous régional qui vient concrétiser l'ambitieux programme d'investissements que le gouvernement, fort des objectifs, enjeux et défis d'opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine, entend mettre en œuvre pour développer et moderniser tous azimuts le réseau routier national en vue d'améliorer la connectivité nationale et régionale », a rappelé le délégué général. Le projet devrait permettre non seulement de désenclaver le département de la Likouala, mais aussi de favoriser une hausse des échanges commerciaux entre ces pays, grâce en particulier aux ports de Brazzaville et de Kinshasa.
Prenant la parole pour le compte de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC), l'institution de financement du développement de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), dont les Etats membres sont : le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, Jean Paterne Megné Ekoga son vice-président a déclaré ce qui suit :
"Le projet qui nous réunit en ce lieu est un projet intégrateur, qui permettra à la République centrafricaine et à la République du Tchad d’avoir une alternative d’accès à la mer par voie ferrée, voie routière et voie fluviale. Ce faisant, la vocation circulaire du Congo comme pays de transit et de transport multimodal s’en trouvera renforcée.’’
Le ministre d’Etat, ministre de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures et de l’Entretien routier, Jean Jacques Bouya, pour sa part, a estimé que la construction d’une route et d’un grand pont aux standards internationaux pour enjamber la redoutable rivière Sangha et relier ce département à son voisin la Likouala permettra, à terme, de connecter non seulement le Congo à la Centrafrique, mais aussi de participer à la connexion du Nord au Sud de l’Afrique par le centre. « Cette route vient compléter la chaîne des infrastructures de transports terrestres de nature à restituer au Congo sa vocation d’un pays de transit, offrant une plaque tournante d’échanges intra et extra pays, à partir du port autonome de Pointe-Noire », a précisé le ministre d’Etat.
D’après lui, le rapport 2018 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale sur l’étude économique du projet de la route Ouesso-Bangui-N’Djamena ainsi que de la navigation sur le fleuve Congo et ses affluents, les rivières Oubangui et Sangha, révèle qu’à la mise en service de la route, la valeur annuelle des estimations d’exportations des pays membres sera globalement plus élevée. Elle passera de 274 milliards 191 millions FCFA à 2 125 milliards 158 millions FCFA. Pour le Congo, on notera, a-t-il annoncé, une augmentation substantielle de 11%, soit de 20 milliards 688 millions FCFA à 694 milliards 218 millions FCFA.
Arsène N. Mfourga, Presse présidentielle.