L'appel a été lancé le 15 octobre, à Brazzaville, par le président de la chambre haute, Pierre Ngolo, ouvrant les travaux de la septième session ordinaire budgétaire.
« Après deux mois de congés parlementaires, nous nous retrouvons avec grand plaisir à l’hémicycle pour sacrifier au rituel constitutionnel, cette fois-ci, relatif à la session budgétaire ; session à laquelle le programme économique et financier à moyen terme, conclu le 11 juillet dernier entre le Fonds monétaire international et le Congo, confère une dimension singulière. La singularité dont il s’agit tient à ce qu’il nous faut dans le traitement de la loi de finances 2020, veiller à rétablir les équilibres macroéconomiques rompus du fait de la crise économique et financière qui sévit dans notre pays », a laissé entendre le président du Sénat.
A cet effet, a poursuivi Pierre Ngolo: « Nos arbitrages devront concilier l’exigence du soulagement du peuple et le respect scrupuleux des engagements pris vis-à-vis des partenaires. L’exercice a priori redoutable met à l’épreuve nos capacités de modérateurs de la République. »
Le président du Sénat a indiqué que le contexte actuel impose un surcroît d’efforts pour des délibérations opportunes. Il contraint au renforcement du contrôle afin de s’assurer de la bonne exécution des lois votées, de contribuer à la promotion de la bonne gouvernance, au raffermissement de la lutte contre les antivaleurs.
Dans le cadre des mesures prises en vue de systématiser et de renforcer le contrôle, Pierre Ngolo a déclaré : « Nous entendons, à partir de cette session, faire mouvoir les rapporteurs spéciaux qui, nous l’espérons, iront sur le terrain, déterminés à bien rendre. Avec le déploiement de ces derniers et l’activation des différents moyens de contrôle, nous devons nous convaincre tous de ce que le suivi des politiques publiques est un élément essentiel de la noblesse à redonner à notre institution. »
Toujours à propos de cette crise, il a rappelé aux sénateurs que les Congolais attendent des gestionnaires qu’ils sont, des solutions et surtout des voies sûres de sortie de crise, leur redonner espoir et consolider la démocratie.
« C’est le défi qu’il appartient aux institutions de la République de relever. Voilà pourquoi, nous devons, vénérables sénateurs, peu importe nos divergences politiques, avoir pour seul souci l’intérêt supérieur de notre pays qui guide nos efforts pour un Congo fort, prospère et démocratique », a-t-il conclu.
Jean Jacques Koubemba ( Les Dépêches de Brazzaville)
Parlement
Accord Congo-FMI : l’Assemblée nationale va bientôt présenter les premiers éléments constitutifs de son rapport
Le président de la chambre basse du parlement, Isidore Mvouba, a annoncé le 15 octobre, à l’ouverture de la septième session ordinaire budgétaire, que le comité ad hoc constitué au sein de cette institution pour contrôler la mise en œuvre du programme avec l'institution de Bretton Woods était déjà à pied d’œuvre.
L’Assemblée nationale présentera, dans un délai raisonnable, les premiers éléments constitutifs de son rapport à mi-parcours, relatif à l’accord signé le 11 juillet dernier entre le gouvernement congolais et le Fonds monétaire international (FMI). « Au-delà de tout, les différentes commissions permanentes doivent poursuivre et intensifier le contrôle des secteurs de leurs champs de compétence, en vue de prévenir les actes inciviques opérés aux dépens de l’économie nationale », a exhorté Isidore Mvouba, s’interrogeant sur le niveau actuel des négociations avec les traders.
Insistant sur l’unité qui devrait régner au niveau de l’Assemblée nationale, il a rappelé les défis que les Congolais doivent relever en cette période de crise. Il s’agit, entre autres, de rétablir la viabilité de la dette ; améliorer la gouvernance ; combattre la corruption ; protéger les groupes vulnérables ; accroître la transparence et l’efficacité dans la gestion des ressources publiques.
Le budget 2020 adapté au PND et à la FEC
S’agissant de cette septième session ordinaire de l’Assemblée nationale, au total vingt-trois affaires ont été inscrites à l’ordre du jour. Celles-ci portent sur des thèmes liés à l’économie et aux finances ; à l’éducation, l’entrepreneuriat, la culture et la technologie. En effet, la principale affaire de cette session qui s’achèvera le 23 décembre est le projet de budget de l’Etat exercice 2020. Pour être pertinent, ce budget, a précisé Isidore Mvouba, doit être en cohérence avec le Plan national de développement (PND) 2018-2022 et le programme triennal de Facilité élargie de crédit (FEC), conclu avec le FMI. « La délégation du FMI, qui a séjourné au Congo le 10 septembre dernier, a pris le soin de souligner la nécessité de veiller à l’exécution rigoureuse du budget de l’Etat, de renforcer au mieux le système de recouvrement des recettes hors pétrole, afin de générer les ressources budgétaires additionnelles pour soutenir les dépenses prioritaires de l’Etat », a rappelé le président de l’Assemblée nationale, précisant que la première revue périodique de l’accord de FEC pointe déjà à l’horizon.
La mauvaise gouvernance étant considérée comme la porte ouverte à toutes les injustices humaines, les élus y compris doivent travailler d’arrache-pied en empruntant le chemin du développement économique. Tout ceci en veillant à la transparence dans la gestion des finances publiques, en luttant tant bien que mal, avec les moyens à leur disposition, contre la corruption ; en encourageant la politique gouvernementale d’élargissement de l’assiette fiscale et en œuvrant pour la réduction du déficit budgétaire, a poursuivi le député de Kindamba, dans le département du Pool. Il s’agit, pour lui, de la voie royale pour lutter efficacement contre le chômage et la pauvreté.
« Faire passer la part du tourisme de 3 % à 10 % du PIB d'ici à 2021 »
Conscient du fait que dans une économie de marché, le secteur privé est le principal vecteur de croissance, Isidore Mvouba pense que ce projet de loi est « une manifestation éclatante de l’entrepreneuriat au sens large du mot, comme levier important de création de la valeur ajoutée ».
Les députés auront également à traiter des projets de loi portant création du fonds de développement de l’enseignement supérieur et du tourisme. « Les projets de loi relatifs au tourisme vont booster le secteur productif. L’objectif est de faire passer la part du tourisme de 3 % à 10 % du PIB d'ici à 2021 », a-t-il expliqué.
Il a, par ailleurs, indiqué que l’adoption du nouveau code forestier se posait en termes d’urgence. « Nous savons tous que l’exploitation forestière est le deuxième pourvoyeur d’emplois après la Fonction publique. C’est pourquoi, il est question de tout mettre en œuvre pour que le secteur forestier joue un rôle de premier plan dans notre économie », a-t-il déclaré.
Finaliser les travaux de construction de la Copasol et de la Fondeco
Abordant le volet diversification de l’économie, Isidore Mvouba a souligné la nécessité d’élargir le parc d’usines et d’unités de production dans le pays, en créant les conditions d’achèvement de la construction de la Congolaise des panneaux solaires (Copasol) à Oyo et de la Fonderie du Congo (Fondeco) à Louvakou, dans le Niari. « A une certaine époque, les chaînes de production de ces deux unités de production étaient en voie d’achèvement. Dois-je ici insister avec force et vigueur sur l’amélioration du climat des affaires quand on sait que notre pays, le Congo, tarde à sortir des bas-fonds du classement Doing Business?», a-t-il conclu, espérant que l’Université Denis-Sassou-N’Guesso va ouvrir ses portes sous peu.
(Parfait Wilfried Douniama (Les Dépêches de Brazzaville)