Le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, dont le pays, préside le Comité de haut-niveau pour les discussions sur la Libye, a éffectué cette semaine une mission de sept jours à Tripoli à la tête d’une délégation de l’Union Africaine dont l'objectif est de faire baisser les tensions entre les deux gouvernements rivaux en place dans le pays et organiser une nouvelle conférence de réconciliation nationale, préalable aux élections.
Au cours de cette mission, la délégation africaine qui comptait également dans ses rangs le médiateur mauritanien Mohamed El Hacen Ould Lebatt a rencontré mardi 21 juin le président Mohammed el-Menfi, ainsi que ses deux vice-présidents : Abdallah al-Lafi, en charge du dossier réconciliation, et Moussa el-Kouni, en charge des élections.
Au terme des discussions qu’il a eues avec ses différents interlocuteurs, Jean-Claude Gakosso s’est dit plus que jamais convaincu de la nécessité d'organiser une conférence de réconciliation nationale préalablement aux élections. En présence à nouveaux de deux gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir et la légalité, le pays est plus que jamais divisé et « doit absolument passer par la case réconciliation » a-t-il affirmé. Le chef de la diplomatie congolaise a fait savoir que cette étape est nécessaire, notamment après l'échec de l’organisation des élections et la fin de validité de la feuille de route obtenue sous l'égide de l'ONU pour un cessez-le-feu. Et il a ajouté que « La communauté internationale doit encore déployer des efforts pour ramener les Libyens autour de la table afin de sortir de cette sorte de vacuité politique depuis que l’élection n’a pas pu se tenir l’année dernière ».
Poursuivant son propos, Jean-Claude Gakosso, a rappelé que « De son côté, l’Union africaine et son Comité de haut-niveau, que dirige le président Denis Sassou-Nguesso, travaillent sans relâche pour la tenue d’une conférence de réconciliation, parce que nous considérons que l’élection n’est pas la panacée aux problèmes de la Libye ».
La réconciliation avant les élections
« L’élection peut même aggraver certains problèmes », poursuit-il. Pour qu’on ait des élections sereines, crédibles, apaisées, il faut absolument passer par la case réconciliation. La réconciliation implique le pardon, et implique qu’il faut tourner la page et regarder l’avenir. L’Union africaine a une feuille de route et celle-ci va se déployer dans les toutes prochaines semaines avec l’aide de monsieur Abdallah al-Lafi, qui est le vice-président au sein du Conseil présidentiel, en charge précisément de la question de la réconciliation nationale, avec qui nous avons eu une séance de travail à Tripoli » affirme le ministre des Affaires étrangères congolais.
En Libye, deux gouvernements se disputent depuis mars le pouvoir. Celui de Tripoli, mis sur orbite début 2021 sous l’égide de l’ONU pour mener la transition jusqu’à des élections, et un gouvernement formé en mars et soutenu par le Parlement à Syrte.