La nomination, le 13 avril dernier, de l’actuel vice-gouverneur de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), le Camerounais Dieudonné Evou Mekou, au poste de président de l’institution par le président de la République du Cameroun, Paul Biya, en sa qualité de président en exercice de la Cemac, ne fait pas l’unanimité. Les autorités tchadiennes estiment que la procédure n’a pas été respectée et sollicite de ce fait l’implication de Denis Sassou N’guesso. C’est ce que stipule le message que lui a adressé le président de la transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno par le biais de son émissaire Mahamat Hamid Koua, ministre tchadien de l’Economie, de la Planification, du Développement et de la Coopération internationale reçu en audience le 20 mai dernier par le président de la République du Congo.
« Ce message a trait aux règles de gouvernance et de la bonne marche des institutions de la sous-région, précisément le cas de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale. Nous avons été informés des décisions importantes qui ont été prises concernant cette institution et nous avons des préoccupations à soumettre au président Denis Sassou N’Guesso pour solliciter son implication personnelle afin de résoudre ce problème. Parce que cet outil de développement dont nos pays ont bénéficié et continuent à bénéficier est extrêmement important », a déclaré l’homme d’Etat tchadien.
A la fin de l’audience, Mahamat Hamid Koua s’est dit assouvi. « Nous sommes très satisfaits parce que le président de la République a garanti son implication personnelle pour trouver une solution diplomatique afin de gérer la situation devant permettre à cette institution de continuer à répondre aux besoins des populations des pays de l'Afrique centrale », a-t-il indiqué. Pour éviter toute crise pouvant déboucher sur une paralysie institutionnelle, deux rendez-vous majeurs sont prévus en juin prochain a précisé le ministre tchadien de l’Economie.
Denis Sassou N’Guesso et Mahamat Hamid Koua ont également évoqué les relations d’amitié et de coopération que le Congo et le Tchad entretiennent toujours. « Nous avons toujours de bons rapports historiques, d’amitié et de fraternité entre le Tchad et le Congo. Quant à la question de l’économie, en Afrique centrale les économies sont beaucoup plus tributaires des matières premières et les échanges entre nos deux pays pourront encore être améliorés », a affirmé Mahamat Hamid Koua.