Denis Sassou-N’Guesso, président de la République du Congo, président de la Commission Climat du Bassin du Congo au 9ème Forum de l’eau à Dakar
À la tribune du neuvième Forum de l’eau qui s’est ouvert le 21 mars à Dakar au Sénégal, le chef de l’Etat Congolais, Denis Sassou-N’Guesso, président de la Commission Climat du Bassin du Congo, a appelé la communauté Internationale à soutenir le Fonds bleu pour le Bassin du Congo.
« Lancé en 2016, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo mérite le soutien et l’appui de la communauté internationale », a déclaré Denis Sassou N’Guesso qui a justifié cette demande par le fait que ce projet « a mis l’eau et l’économie bleue au centre de ses préoccupations, engagements et initiatives ».
Le manque d’eau étant un sérieux problème, le président congolais a fait le constat néfaste sur cette pénurie. « Au fil des jours, nous faisons le même constat : la pénurie mondiale d'eau s'aggrave. Pour plus de 2,5 milliards de personnes, l'accès à l'eau potable reste un combat quotidien et les experts prévoient que 65% de la population du continent africain sera affectée par le stress hydrique »., a-t-il souligné. Il a indiqué que le Bassin du Congo regorge d’immenses réserves hydrographiques, avant d’inviter les participants au forum de Dakar de contribuer à la protection du Bassin du Congo au profit de l’humanité.
En termes de potentialités hydroélectriques, a affirmé Denis Sassou N’Guesso, le Congo possède 27 000 mégawatts pouvant couvrir les besoins en électricité au-delà de ses frontières. Pour cela, il a relevé la nécessité de renforcer la coopération en matière d’infrastructures polyvalentes pour son exploitation.
En outre, le chef de l’Etat congolais a rappelé : « Les ressources hydrauliques sont estimées dans mon pays à 1 580 milliards de mètres cubes d’eau d’écoulement annuel, soit une disponibilité de 295 000 m3 d’eau par habitant ». Poursuivant son allocution, Denis Sassou N’Guesso a révélé qu’au cours des deux dernières décennies, le taux moyen d’accès à l’eau potable est ainsi passé de moins de 25% à 54,50%.
Toutefois, il a soutenu que malgré « ces progrès, des défis restent encore à relever, principalement, la gestion des eaux usées et pluviales, et celle des déchets solides ». C’est ainsi que dans le but de préserver le fleuve Congo de la pollution par les eaux usées, un projet pilote d’assainissement impliquant les deux Congo et consistant à construire des stations d’épuration dans les deux capitales, Kinshasa et Brazzaville, est en cours de réalisation.
« Garantir une autonomie plus effective du secteur agricole »
Parlant de l’agriculture, le chef de l’Etat pense qu’il faut trouver des solutions appropriées qui renforcent la disponibilité en eau et garantissent une autonomie plus effective du secteur agricole vis-à-vis des variations saisonnières et de divers aléas climatiques.
Selon les spécialistes, a-t-il relayé, l’emploi, les revenus et la nourriture pour 2,4 milliards de personnes dans le monde restent tributaires de l’irrigation. « Ces derniers estiment également qu’au cours des trente prochaines années, 80% du supplément alimentaire nécessaire pour nourrir les populations proviendront de l’irrigation », a-t-il fait savoir.
Pour lui, l’irrigation constitue désormais « un axe stratégique majeur pour une agriculture durable au service de la diversification de l’économie congolaise et de son développement ».
A l’occasion de la Journée mondiale de l'eau célébrée le 22 mars, sur le thème « Les eaux souterraines, rendre visible, l'invisible », Denis Sassou N’Guesso a estimeé que c'est l’occasion « de débats féconds pour repenser la gouvernance à l’échelle mondiale de ce trésor enfoui sous nos pieds ».
C'est aussi le lieu, selon lui, de « rappeler le lien direct qui existe entre l’accès à l’eau et l’aggravation des zones de tension sur notre continent ».
« Nous gagnerons la bataille de l'eau grâce à un engagement collectif permanent, adossé à une solidarité véritablement agissante et un effort financier conséquent, à la dimension des différents défis en présence », s'est-il convaincu.
Au terme de son propos, Denis Sassou N'Guessoa souhaité que le forum donne la pleine mesure de cet engagement collectif pour un ordre économique mondial qui contribuera au bien-être des peuples africains et au développement de leurs pays respectifs, tout en préservant l’environnement.
Yvette Reine Nzaba (Les dépêches de Brazzaville)