La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) aurait conclu un accord avec la France pour abandonner le franc Cfa au bénéfice de l’eco, rapporte le quotidien l’Agence d’information d’Afrique centrale (ADIAC) dans son journal en ligne le 6 août 2O2O. Citant des officiels camerounais, l’ADIAC rapporte que la Cémac et la France ont conclu un accord pour passer du CFA à l’eco . Elle fait savoir que l’annonce par des officiels camerounais a été faite à des investisseurs internationaux précisant que : tout comme le processus qui est mené dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), la nouvelle monnaie serait toujours liée à l’euro sur la base d’une parité fixe mais les Français ne figureraient plus dans les instances monétaires sous-régionales.
Selon la source de l’ADIAC, le rapatriement des réserves hors du compte des opérations du trésor public français ne serait pas acté, comme c’est le cas pour l’Uemoa, mais la Cémac n’aurait plus l’obligation d’effectuer cette consolidation des réserves de change en France. A ses demandes de précisions, fait savoir l’ADIAC, les autorités camerounaises ont nuancé leur propos en déclarant que c’était une option, et que pour le moment, c’est le statu quo qui prévalait en matière de coopération monétaire.
Cette nouvelle information, d’après l’Agence, est très proche de ce qu’ont rapporté il y a peu, des sources proches de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la banque centrale de la Cémac. Selon ces dernières, le dossier qui a été confié à la BEAC, sous la supervision de l’Union monétaire d’Afrique centrale (Umac) en novembre 2019, serait déjà complètement bouclé, et n’attend plus que la signature du président camerounais Paul Biya, en sa qualité de président en exercice de la Cémac, a-t-elle poursuivi.
L’ADIAC rapporte encore dans le même article que la prudence des leaders de la Cémac quant à l’annonce au grand public du plan de réforme de la coopération monétaire est compréhensible. Elle poursuit en écrivant ce qui suit « le processus dans la zone Uemoa est aujourd’hui dans l’impasse, tiraillé entre plusieurs paramètres. Il y a tout d’abord une pression des opinions publiques africaines pour que soit arrêtée sans autre forme de procès, cette coopération monétaire qui est comprise comme une “ servitude monétaire“. Il y a ensuite la volonté affichée de la France de garder l’initiative sur la question monétaire dans ses ex-colonies d’Afrique subsaharienne. Pour cela, le processus à son niveau prend la forme d’un passage en force.
Il y a enfin le Nigéria, puissance pétrolière et économique d’Afrique. Bien que n’ayant aucune alternative à proposer pour garantir la stabilité monétaire, son président Muhammadu Buhari ne souhaite pas voir le processus de la création de l’Eco, la monnaie commune de la Cédéao, envahi par des parties prenantes étrangères. Une adoption de l’Eco par la zone Cémac viendrait s’ajouter à la colère qu’il a exprimée récemment, à l’endroit de ses collègues francophones de l’Uemoa ».