Le Premier ministre chef de gouvernement, Clément Mouamba a annoncé samedi 16 mai 2020 que le déconfinement progressif et par paliers sera effectif à compter du lundi 18 mai 2020 à 5 heures du matin. La décision de déconfiner qui intervient après 46 jours de confinement total, est accompagnée de la mise en œuvre diligente de mesures visant à garantir son succès.
Ainsi, sur la base des données épidémiologiques et de l’appréciation des facteurs de risque de propagation, le Gouvernement selon Clément Mouamba, a défini deux zones. La « zone 1 », dite de circulation active du virus, qui regroupe les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire et la « zone 2 », dite de circulation non active du virus regroupant les dix (10) autres départements de la république du Congo.
Le premier ministre a attiré l’attention de tous sur le fait que le déconfinement ne fait pas revenir à la situation d’avant. De même les différentes localités et activités ne seront pas traitées de la même façon. Etant établi que l’épidémie ne sévit pas au même degré partout sur l’ensemble du territoire national, de même que les risques de propagation ne sont pas identiques d’une localité à une autre, le déconfinement se fera sur une base géographique et par secteur d’activités.
Pour ce qui concerne le déconfinement dans la zone 1, à Brazzaville et Pointe-Noire, localités à forte prévalence du virus, les mesures jusqu’à présent en vigueur sont désormais allégées, a dit le Premier ministre. Il s’agit a-t-il indiqué de :
1. la reprise du travail aux heures aménagées par les employeurs, sans enfreindre le couvre-feu, pour les activités non indispensables ;
2. la suppression des autorisations et des attestations de déplacement dérogatoire, ainsi que des laissez-passer pour les véhicules personnels ;
3. la libre circulation des véhicules personnels ne transportant pas plus de quatre (4) personnes, y compris le chauffeur pour les berlines et pas plus de cinq (5) personnes dont le chauffeur pour les 4X4 ayant deux banquettes arrière ;
4. la reprise des transports en commun intra-urbains.
5. la reprise du transport aérien des passagers entre Brazzaville et Pointe-Noire est différée à une date ultérieure.
Le couvre-feu de 20h à 05h du matin sur l’ensemble du territoire national, la fermeture des frontières aériennes, terrestres, fluviales et maritimes, sauf pour des avions cargo, des véhicules et des bateaux transportant des marchandises demeurent en vigueur a ajouté le Chef du gouvernement.
Au maintien de la fermeture des frontières s’ajoute l’interdiction de déplacement des habitants de Brazzaville et de Pointe-Noire d’une ville à une autre et aussi vers les autres localités du pays, sauf en cas de nécessité impérieuse ayant fait l’objet d’un ordre de mission ou de service, ou encore de la délivrance d’une attestation de déplacement compétente a poursuvi Clément Mouamba.
Poursuivant sa déclaration, le premier ministre a fait savoir que le déconfinement dans la zone 2, toutes les mesures restrictives sont levées, à l’exception du couvre-feu en vigueur jusqu’au 31 mai 2020, de l’obligation du respect des mesures barrières, des mesures de distanciation sociale, ainsi que le port obligatoire du masque dans les espaces publics ouverts ou fermés.
La liberté de circulation à l’intérieur des localités et du département dans lequel se trouvent ces localités sera totale. Les déplacements vers d’autres localités dans la zone 2 ne seront soumis à aucune restriction.
Toutefois, a-t-il indiqué, les déplacements vers les villes de Brazzaville et Pointe-Noire ainsi que vers les localités frontalières, sauf en cas de nécessité impérieuse ayant fait l’objet de la délivrance d’une attestation de déplacement dérogatoire par l’autorité compétente sont interdits tout comme l’exercice des activités non autorisées au niveau national.
A toutes ces mesures a-t-il poursuivi, il faut ajouter, pour les localités frontalières :
1. la surveillance accrue et permanente des frontières ;
2. l’intensification des campagnes de sensibilisation au risque d’importation du virus ;
3. l’interdiction de déplacement des habitants des localités frontalières vers d’autres localités, sauf pour nécessité impérieuse ;
4. enfin le renforcement des contrôles sanitaires des habitants en contact avec des sujets étrangers, qui vont et viennent malgré la fermeture des frontières.
Pour ce qui concerne le déconfinement par secteur d’activités, le gouvernement a décidé :
1. la réouverture à partir du 1er juin 2020 des établissements d’enseignement pour la reprise des cours des élèves des classes d’examen, à savoir les CM2 pour le primaire, les classes de 3ème pour le collège et les classes de Terminale pour le lycée. La reprise des cours pour les autres classes est renvoyée au mois de septembre 2020.
En tenant compte des critères de validation prévus par l’UNESCO, les ministères compétents s’appliqueront à valider l’année scolaire 20192020 et à gérer les passages en classe supérieure sur la base des notes des deux premiers trimestres de l’année scolaire 2019-2020.
2. Seule la vente de repas et de boissons à emporter, ainsi que les livraisons à domicile, sont autorisées pour les restaurants et les débits de boissons. La consommation sur place reste interdite.
3. l’ouverture jusqu’à 16 heures des marchés domaniaux cinq (5) jours sur sept (7).
En outre le Premier ministre a déclaré que le nouveau contexte de résilience accrue exige que l’atteinte de l’objectif majeur de garantir la santé des populations ne se fasse au détriment d’une économie menacée d’agonie. La santé du peuple n’a pas de prix. Mais elle a un coût. Ce coût, pour être assumé au mieux, nécessite une économie viable, à même de garantir convenablement et durablement le combat sanitaire.
L’approche des pouvoirs publics a fait savoir le Chef du gouvernement est fondée, pour cette nouvelle phase sur les principe de vigilance, de souplesse et de réactivité. Vigilance d’abord, parce que le déconfinement progressif et par paliers ne doit pas être l’occasion d’un relâchement dans les efforts collectifs de respect des gestes barrières et des règles de distanciation sociale.
Souplesse et réactivité ensuite, parce que rien n’est acquis et rien n’est figé. Ainsi, les pouvoirs publics n’hésiteront pas, en cas de nécessité, à revenir sur certaines mesures du déconfinement progressif, notamment en cas de dégradation avérée et durable de la situation épidémiologique générale ou localisée. Les avancées vers un retour total à la normale dépendront donc étroitement d’une discipline collective de tous les instants.
Le Gouvernement n’hésitera pas à suggérer au Président de la République de rétablir le confinement dans une localité ou sur l’ensemble du territoire national, si était constatée une flambée de l’épidémie dans une ville ou dans plusieurs localités du pays en même temps.