A l’occasion de la fête nationale du 14 juillet, l’ambassadrice de France au Congo, Claire Bodonyi, a organisé une cérémonie à Brazzaville au cours de laquelle elle a rappelé la solidité des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays.
Dans son discours de circonstance, l’ambassadrice Claire Bodonyi a particulièrement mis en exergue la coopération et l’amitié franco-congolaise, assurant que le lien qui unit les deux pays est particulier, « c’est un lien d’amitié ».
« Nos aventures partagées ne se sont pas arrêtées là. De profonds liens humains, culturels et économiques unissent nos deux peuples. Mais rien n’est jamais donné, nos liens doivent se réinventer et se renforcer, pour tenir compte de l’évolution du monde et de ses aspirations. C’est ensemble que nous continuerons à les développer », a déclaré la diplomate française.
Sur ce, elle s’est rappelée la contribution de son pays lorsque le Congo a fait face aux inondations dues à la montée des eaux du fleuve et qui ont touché des milliers de personnes.
Parlant de la jeunesse, Claire Bodonyi a indiqué: « Sur la durée, nous continuerons à proposer des activités à la croisée de nos cultures, toujours plus tournées vers notre jeunesse. Cette jeunesse qui exige à raison un monde paisible, propre et porteur d’opportunités. C’est avec cette jeunesse que nous travaillons, pour sa formation professionnelle, ici ou en France ».
La diplomate française a pris comme exemple les étudiants formés à l’INTS, les bénéficiaires du projet Telema, les apprentis dans les centres de formation, les planteurs de cacao, l’Ecole nationale à vocation régionale Génie travaux qui forme des militaires du continent, dont soixante Congolais par an aux métiers du génie : électricité, construction, adduction d’eau, etc.
Sur le plan culturel, elle a cité la rénovation du Centre de formation et de recherche en art dramatique. « Nous recréons un lien d’histoire partagée en rénovant le Centre de formation et de recherche en art dramatique, ce bâtiment qui a abrité la conférence de Brazzaville, mais qui aussi le lieu des premières émotions artistiques de nombreux Congolais. Celui qui a vu briller les plus grands acteurs et danseurs congolais. Ce lieu qui sera autant un lieu de mémoire qu’un lieu tourné vers l’avenir valorisant la création artistique », a-t-elle assuré.
« La France et le Congo, partenaires économiques de longue date »
« Nous sommes des partenaires économiques de longue date », a dit Claire Bodonyi. Dans ce sens, elle a rappelé l’augmentation des exportations françaises en 2023, pour la deuxième année consécutive, avec une hausse de 11%. Par ailleurs, les importations de la France en provenance du Congo, toujours l’an dernier, ont connu une hausse de 64% par rapport à 2022, a-t-elle précisé.
« Ce dynamisme ne se dément pas. La France est, par exemple, aux côtés du Congo dans le développement du "Made in" : la Saris investit ainsi dans une distillerie qui permettra de couvrir les besoins d’éthanol du pays et son exportation. Mais ce dynamisme, j’y insiste, doit s’ancrer dans la confiance et la prévisibilité de l’environnement d’affaire », a relevé la diplomate.
Concernant la lutte contre les changements climatiques, Claire Bodonyi a salué la Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement (Ciar) tenue récemment à Brazzaville. « Le sommet des trois plus grands bassins forsetiers du monde comme la Ciar ont démontré l’engagement du Congo à lutter pour la protection de la forêt. A ses côtés, la France soutient ces engagements pris dans le cadre du Country package », a-t-elle informé.
« Nous pouvons égrener sans fin les partenariats du passé. Mais notre devoir, le mien, est celui de nous porter vers l’avenir. Il faut donc travailler au maintien de notre amitié et toujours sur le métier, remettre l’ouvrage, avec constance, comme l’exige le statut de la France pour le Congo, celui de partenaire le plus ancien et, j’ose le dire, le plus fidèle », a-t-elle laissé entendre.
En ce qui concerne le partenariat économique entre la France et le Congo, Claire Bodonyi pense que « les deux pays doivent ancrer leurs relations dans un développement économique réciproque, fondé sur le respect du droit, des réglementations et des contrats. »
Dans le cadre des négociations Congo-Fonds monétaire international, dont la cinquième revue vient d’être conclue, elle a fait savoir que son pays « n’a cessé d’être aux côtés du Congo », assuant que « Ceci permet de donner confiance aux investisseurs. Nous nous en réjouissons ».
L’ambassadrice de France a terminé son discours avec une citation de Malraux qui stipule : « Le difficile n’est pas d’être avec ses amis quand ils ont raison mais quand ils ont tort ». Et d’ajouter :« J’espère que tous ici vous restez avec la France, en dépit de ses erreurs et que vous ne trouvez pas cela trop difficile ».
Yvette Reine Nzaba (ADIAC)